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I, FRANKENSTEIN de Stuart Beattie [critique]

I, FRANKENSTEIN de Stuart Beattie [critique]

Moi, Frankenstein, je serai super sexy parce que j'ai été créé avec les cadavres parfaitement calibrés de huit sosies d'Aaron Eckhart.

Moi, Frankenstein, je l'aurai un brin mauvaise parce que mon créateur, qui est nettement moins beau gosse, va essayer de me tuer.

Moi, Frankenstein, je vais allègrement buter sa gonzesse.

Moi, Frankenstein, je serai, du coup, pourchassé dans le Grand Nord.

Moi, Frankenstein, je survivrai parce que je suis isotherme.

Moi, Frankenstein, j'enterrerai le corps surgelé de mon créateur dans le décor d'Halloween de La Ferme du Far West de l'espace Marineland.

Moi, Frankenstein, je me ferai attaquer par des démons qui explosent dans une gerbe de feu.

Moi, Frankenstein, je serai sauvé et recueilli par des gargouilles résistantes gaullistes.

Moi, Frankenstein, je me retrouverai au milieu d'une guerre entre deux clans transformistes : les-dites gargouilles, créatures moches "heroic-fantasy-medieval-times" de lumière, et les-dits démons, créatures tout aussi moches, mais méchantes et hautement inflammables.

Moi, Frankenstein, je vais devoir déjouer les plans de Naberius, chef des démons (on a pas eu les droits pour Satan), qui veut connaître les secrets de ma création pour pouvoir ramener à la vie des cadavres intrinsèquement dépourvus d'âmes (puisque simples enveloppes charnelles) pour y fourrer celles, damnées, de tous ses petits copains décédés...

Que dire ?

Pourtant Aaron "Double face" Eckhart et Yvonne "copine psychopathe de Dexter" Strahovski ne sont pas si mauvais (mais pas Miranda "Je ne suis pas un homme" Otto qui joue la chef des gargouilles à la croix de Lorraine comme si elle souffrait de constipation chronique)...

Disons qu'ils font ce qu'ils peuvent avec ce qu'on leur donne...

Alors je ne sais pas si c'est cette atmosphère mi carton-pâte mi animation foireuse qui donne un rendu incroyablement laid aux décors et aux créatures...

Ou si c'est le ridiculement emphatique "Haute Reine de l'ordre de la gargouille"...

Ou si ce sont les cicatrices évolutives et mobiles à la "Joffrey de Peyrac" qui se déplacent sur la gueule de la Créature selon la personne préposée au maquillage...

Ou si c'est parce que tout le monde attend sagement son tour pour tenter de lui tataner la gueule comme dans tant d'autres films d'action...

Ou si c'est parce qu'ils ont un peu trop forcé sur l'effet smoky sur les yeux d'Aaron Eckhart...

Ou si c'est parce qu'on se rend compte à mi-chemin que les gargouilles ne servent strictement à rien dans l'histoire (si ce n'est à inclure le film dans un genre)...

Ou si c'est parce que les acteurs qui les interprètent s'en sont eux aussi aperçu en cours de tournage...

Ou si ce sont les dialogues improbables comme ce "je t'appellerai Adam" qui sort de nulle part...

Ou si c'est parce qu'une des gargouilles ressemble à Moundir, l'aventurier de l'amour...

Ou si c'est le fait qu'ils ont tous des noms à coucher dehors (non mais Gédéon quoi... Tu m'étonnes qu'il soit tout le temps vénère vu comme il a dû en chier au collège)...

Ou si c'est le fait qu'ils se battent avec des hachoirs berceuses...

Ou si c'est parce que les gargouilles se transforment en Maglite géantes quand elles meurent...

Ou si c'est à cause du morphisme, des effets spéciaux et des costumes tellement vintage qu'on se croirait dans Legend (au mieux) ou dans un épisode de Buffy contre les vampires (au pire)...

Ou si c'est le fait que le corps du vieux scientifique porte les stigmates d'une autopsie...

I, FRANKENSTEIN de Stuart Beattie [critique]

Ou si c'est parce que le "Oh la vache !" de la scientifique m'a fait rire...

Ou si c'est parce que son job c'est électrophysiologiste...

Ou si c'est parce qu'elle dit "comment peut-on survivre à une telle décharge" à propos d'un patchwork de cadavres...

Ou si c'est parce que les méchants n'attendent même pas de voir si le test sur le vieux fonctionne pour lancer l'expérience à grande échelle (sont confiants quand même)...

Ou si c'est parce que ça n'a ni queue ni tête...

Ou si c'est parce que la fin du film ne laisse planer aucun doute quant à une éventuelle franchise...

Mais j'ai peur (et j'ai mal) !

I, FRANKENSTEIN de Stuart Beattie [critique]I, FRANKENSTEIN de Stuart Beattie [critique]

PS : Comme je veux en avoir le cœur net et savoir si c'est vraiment aussi mauvais pour les spécialistes du genre que pour les non-initiés, ça sent la deuxième vision du BluRay (sorti le 29 mai dernier chez Metropolitan Filmexport) avec ma copine gothique qui connaît les meilleurs films d'horreur (mais là il va me falloir beaucoup d'alcool !).

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