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"L'ipotesi del male" (aka "L'écorchée") de Donato Carrisi

Peut-être le moins bon des trois gros romans de Donato Carrisi (pas encore lu "La donna dei fiori di carta"), même si c'est celui qui a le titre qui claque le plus, et même si je reste une fan inconditionnelle de l'auteur (oui si je le croise un jour, je peux me mettre à crier très fort et très aigu en agitant frénétiquement les avant-bras et/ou perdre tous mes moyens - et tout mon italien - en me transformant en Bernardo dans Zorro tout en ricanant bêtement).

Attention, quand je dis "le moins bon", on est quand même super loin de la déception sur le dernier Läckberg - "Le gardien de phare" - (qui, elle, en est au 7ème de sa série donc elle a un peu des excuses aussi), et c'est aussi certainement parce qu'il avait placé la barre un poil trop haut avec le premier opus...

Ainsi, la suite de "Il suggeritore" est toujours aussi bien écrite (séquence onaniste "j'ai une licence de langue étrangère" : comment c'est trop bon de pouvoir lire un roman dans sa langue d'origine et non une traduction, si fidèle soit-elle), toujours aussi efficace mais le dénouement de l'enquête est malheureusement bien trop prévisible et le lien avec le méchant éponyme du premier roman est un peu poussif (un peu comme à la fin de certains films où on se dit "c'est bon, on a compris : va y en avoir un 3"), voire arrive légèrement comme un cheveu sur la soupe (c'est qu'elle a un gros karma méchamment pourri la Mila).

"L'ipotesi del male" (aka "L'écorchée") de Donato Carrisi
"L'ipotesi del male" (aka "L'écorchée") de Donato Carrisi

En terme de traduction d'ailleurs je ne pige pas pourquoi avoir changé "L'ipotesi del male" (l'hypothèse du mal) en "L'écorchée" (même si oui, ça peut faire sens, voire double-sens, mais pas en poursuivant le même objectif que la version italienne) ? Et pourquoi avoir mis en avant "je les cherche partout, je les cherche toujours" comme citation/argument de vente au lieu de "è dal buio che provengo, è nel buio che devo ritornare" (je viens de l'obscurité et c'est dans l'obscurité que je dois retourner)... On y perd complètement l'aspect flippo-énigmatique de la VO !

"L'ipotesi del male" (aka "L'écorchée") de Donato Carrisi

Après, ce livre demeure parmi ceux qu'on n'arrive pas à lâcher et pour cause (attention trailer pouvant contenir un ou deux tout petits spoilers) :

Notre Mila (qui a toujours autant tendance à faire des groupes de 1) a eu une fille (vu que l'action se situe 7 ans après "Il suggeritore", fallait bien s'attendre à ce qu'elle ait accouché à un moment donné). Comme elle a des horaires de merde (et une certaine incapacité totale à ressentir la moindre empathie), elle a refourgué le fardeau à sa mère. Mais comme elle n'est pas complètement une mère indigne (mais qu'elle n'est pas tout à fait normale quand même), elle a planqué une micro-caméra dans la chambre de la gosse histoire de s'assurer qu'elle va bien de temps en temps. Bref, après avoir passé une journée banale au boulot, à manquer de se faire brûler vive par un tueur psychopathe, elle rentre chez elle et s'installe confortablement afin de mater sa gamine dormir via son ordinateur portable. Là elle commence à sombrer dans une douce torpeur, et nous aussi, cons de lecteurs que nous sommes, à lutter contre le sommeil en se disant "c'est bon, je finis juste le chapitre". Et c'est pile au moment où on va tous pour s'endormir qu'elle aperçoit une main...........

"L'ipotesi del male" (aka "L'écorchée") de Donato Carrisi

Là, après avoir copieusement insulté l'auteur et toute sa famille sur plusieurs générations, on ne peut décemment plus dormir (ou alors assis en tailleur dans la chambre des enfants avec toutes les lumières allumées dans l'appartement et armés d'un couteau de boucher).

Donc on continue à lire jusqu'à ce que ça se calme (ou jusqu'à tomber dans une sorte de coma).

Le problème, c'est que, si prévisible soit-elle, la fin du bouquin recèle quand même quelques surprises fort sympathiques pour vos nerfs et votre équilibre mental et que là, pour le coup, ça ne se calme pas du tout et ce jusqu'au tout dernier mot de la toute dernière ligne !

Où on se retrouve donc à lire tous les remerciements, les annotations, les résumés des précédents opus (qu'on a déjà tous lus, rappelons-le) voire à apprendre par cœur le code ISBN, pour essayer d’apaiser notre trouille et où on se dit qu'on est en plein milieu de la nuit, qu'on a envie de pisser et qu'il va falloir aller planquer les œufs de Pâques dans le noir pour ne pas réveiller les enfants (vie de merde)...

Pas le meilleur de Donato Carrisi donc mais un des meilleurs romans policiers que j'ai pu lire quand même !

(Articles extraits de Wikipedia)

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